Albert Samain, nacido en Lille el 3 de abril de 1858 y fallecido en Magny-les-Hameaux el 18 de agosto de 1900, es un poeta simbolista francés.
Su padre murió cuando tenía sólo 14 años, tuvo que interrumpir sus estudios para ganarse la vida y se convirtió en un empleado en el comercio. Hacia 1880, fue enviado a París, donde decidió quedarse. Encontró trabajo en el Hôtel de ville, y pronto se unió a su familia. Desde hacía tiempo se sentía atraído por la poesía, y comenzó a frecuentar los círculos de moda, como los Hirsutes y los Hydropathes, y comenzó a recitar sus poemas en las tardes de Le Chat Noir.
A comienzos de la década de los años 1890, muy influido por Baudelaire, evolucionó hacia una poesía más elegíaca. En 1893, la publicación de la colección Au jardin de l’Infante le valió el reconocimiento inmediato. Colaboró notablemente en la revista Mercure de France, en cuya fundación participó, y en la Revue des Deux Mondes.
Desde el punto de vista de las formas poéticas, una de sus principales contribuciones fue la invención de una especie de soneto de quince versos.
Consumido por la tuberculosis, falleció a los 42 años, tras sólo unos pocos años de producción literaria.
Obras literarias
Poesía
Au jardin de l'Infante (1893)
Aux flancs du vase (1898)
Le Chariot d'or. Symphonie héroïque (1900)
Aux flancs du vase, suivi de Polyphème et de Poèmes inachevés (1902) Texto en línea
Contes. Xanthis. Divine Bontemps. Hyalis. Rovère et Angisèle (1902) Texto en línea
Polyphène, comédie en 2 actes, (1904). Paris, Théâtre de l'Œuvre, 10 mai 1904.
Hyalis, le petit faune aux yeux bleus (1909)
Poèmes pour la grande amie. Introducción y notas par Jules Mouquet (1943)
Verso de Albert Samain
(Jardin des Poètes, Paris).
Correspondencia y notas
Lettres inédites du poète Albert Samain, 1896-1900 (s.d.)
Des lettres, 1887-1900. À François Coppée, Anatole France, Henri de Régnier, Charles Guérin, Paul Morisse, Georges Rodenbach, Odilon Redon, André Gide, Raymond Bonheur, Jules Renard, Paul Fort, Marcel Schwob, Pierre Louÿs, etc. (1933)
Carnets intimes. Carnets I à VII. Notes. Sensations. Portraits littéraires. Notes diverses. Évolution de la poésie au XIXe siècle (1939)
Lettres à Tante Jules. Introduction et notes par Jules Mouquet (1943)
Une amitié lyrique : Albert Samain et Francis Jammes. Correspondance inédite. Introduction et notes par Jules Mouquet (1945)
Dilection
J'adore l'indécis, les sons, les couleurs frêles,
Tout ce qui tremble, ondule, et frissonne, et chatoie :
Les cheveux et les yeux, l'eau, les feuilles, la soie,
Et la spiritualité des formes grêles ;
Les rimes se frôlant comme des tourterelles,
La fumée où le songe en spirales tournoie,
La chambre au crépuscule, où Son profil se noie,
Et la caresse de Ses mains surnaturelles ;
L'heure de ciel au long des lèvres câlinée,
L'âme comme d'un poids de délice inclinée,
L'âme qui meurt ainsi qu'une rose fanée,
Et tel coeur d'ombre chaste, embaumé de mystère,
Où veille, comme le rubis d'un lampadaire,
Nuit et jour, un amour mystique et solitaire.
Dilección
Adoro lo indeciso: rumor, tintes brumales:
lo que tiembla y ondula, lo que se tornasola;
agua, ojos, cabellos; seda, follaje, ola,
y el ingrávido ritmo de las formas juncales.
El humo que al ensueño presta sus espirales;
del nido los arrullos que el silencio acrisola;
la noche confidente que su perfil inmola,
y la sabia dulzura de sus manos astrales.
Y las horas sin término de una lenta caricia;
y el alma que se agobia con su propia delicia
como rosa que muere vertiendo su nectario.
Alma de casta sombra que mudamente clama,
donde, como el rubí de la votiva llama,
un amor arde insomne, místico y solitario.
TRADUCCIÓN DE CARLOS LÓPEZ NARVÁEZ
EL SONETO DE LOS QUINCE VERSOS
Yo amo el alba descalza que a tomillo trasciende,
los collados violeta que un pálido sol dora,
la abierta celosía que aspira y avizora
esa fresca fragancia que del jardín asciende:
la plaza de la aldea en dominguero gozo
y la rosada vaca al borde del remanso;
la novia de los dientes de perlas y el descanso
de un mirar inocente o de un florido allozo.
Más gusto, sin embargo, de algún alma abatida
en la sombra, del bosque y de su húmedo aroma,
del tintinear bucólico por la selva perdida,
del claro de la luna que entre encajes asoma,
de una pupila triste y de una mano leve
que se abate; y prefiero sobre toda medida
esa voz que quisiera llorar y no se atreve...
(Traducción de Andrés Sobejano)
LAS CONSTELACIONES
Al crepúsculo, Clydia, recostada entre flores,
dirigiendo al oriente sus ojos soñadores,
mira las consteladas diáfanas geometrías
que en el azid nocturno clavan sus pedrerías.
Melanto, con el índice apuntando hacia el cielo,
las descifra y las nombra con misterioso anhelo:
Andrómeda, Pegaso, la insigne Casiopea,
Virgo, Dragón y el Cisne, Lira que centellea,
y el Carro, enorme y fúlgido, que, esquivo de los mares,
sus ruedas solitarias en el éter enciende.
Majestad de los dioses con la sombra desciende,
dotando en calma augusta las cosas familiares.
A otro lado del golfo, lejanos luminares
titilan: Se desliza un bajel fugitivo;
se hace débil del remo el golpe compulsivo...
. Y los enamorados, cuya alma el firmamento
embriaga, de la noche con el suave portento,
sus párpados entornan, y con dulce emoción,
ven brillar más estrellas dentro del corazón.
(Traducción de Andrés Sobejano)
La ranita
Al recoger un fruto de la hierba en que explora,
Cloris ha descubierto de pronto una miedosa
ranita que, temiendo con razón por su suerte,
en la sombra se suelta de pronto como un muelle,
abre y cierra las ancas, y en menos que un instante
da un salto entre las fresas, pasa entre los tomates
y corre hacia la charca donde, husmeando el peligro,
una a una sus hermanas pronto se han sumergido.
Ya diez veces ha estado Cloris por atraparla
debajo de su mano bruscamente cerrada;
pero otras diez veces, más rápida y más lista,
ha logrado esquivar sus dedos la ranita.
Cloris la tiene al fin; ¡Cloris canta victoria!
Con los ojos azules de su madre, la hermosa
ríe de cara al azul; bajo el ancho sombrero
corre el arroyo doble de sus rubios cabellos;
tras el velo de oro, rosas en sus mejillas;
y en sus labios se muestra la más clara sonrisa.
Es curiosa y observa, no puede no advertirlo,
el extraño contacto del cuerpo vivo y frío.
La ranita la mira fijamente, temblando,
y Cloris, que ya arriesga poco a poco la mano,
se conmueve al sentir, vuelto loco de miedo,
el corazón que late con fuerza entre sus dedos.
Antigone
L’Homme, puni des dieux parce qu’il a trouvé,
Pareil en sa misère à l’époux de Jocaste,
Marche de siècle en siècle et, las du ciel néfaste,
Demande chaque soir s’il n’est pas arrivé.
Mais, guidant son bâton qui se heurte aux pavés,
Sa fille près de lui glisse, voilée et chaste,
Et, fidèle, accompagne, ainsi qu’un pur constraste,
L’antique désespoir dont les yeux sont crevés.
Par les villes de pierre et par les longs faubourgs
Ils vont ; tendant la main, le soir, aux carrefours,
La vierge aux cils blonds chante, et demande l’aumône ;
Et rien n’est plus sacré que le vieux roi sans yeux,
Qui vient à nous du fond des temps mystérieux,
Dont l’âme peut souffrir encore et s’en étonne,
Et que soutient toujours la divine Antigone.
Automne
Le vent tourbillonnant, qui rabat les volets,
Là-bas tord la forêt comme une chevelure.
Des troncs entrechoqués monte un puissant murmure
Pareil au bruit des mers, rouleuses de galets.
L'Automne qui descend les collines voilées
Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre coeur ;
Et voici que s'afflige avec plus de ferveur
Le tendre désespoir des roses envolées.
Le vol des guêpes d'or qui vibrait sans repos
S'est tu ; le pêne grince à la grille rouillée ;
La tonnelle grelotte et la terre est mouillée,
Et le linge blanc claque, éperdu, dans l'enclos.
Le jardin nu sourit comme une face aimée
Qui vous dit longuement adieu, quand la mort vient ;
Seul, le son d'une enclume ou l'aboiement d'un chien
Monte, mélancolique, à la vitre fermée.
Suscitant des pensers d'immortelle et de buis,
La cloche sonne, grave, au coeur de la paroisse ;
Et la lumière, avec un long frisson d'angoisse,
Ecoute au fond du ciel venir des longues nuits...
Les longues nuits demain remplaceront, lugubres,
Les limpides matins, les matins frais et fous,
Pleins de papillons blancs chavirant dans les choux
Et de voix sonnant clair dans les brises salubres.
Qu'importe, la maison, sans se plaindre de toi,
T'accueille avec son lierre et ses nids d'hirondelle,
Et, fêtant le retour du prodigue près d'elle,
Fait sortir la fumée à longs flots bleus du toit.
Lorsque la vie éclate et ruisselle et flamboie,
Ivre du vin trop fort de la terre, et laissant
Pendre ses cheveux lourds sur la coupe du sang,
L'âme impure est pareille à la fille de joie.
Mais les corbeaux au ciel s'assemblent par milliers,
Et déjà, reniant sa folie orageuse,
L'âme pousse un soupir joyeux de voyageuse
Qui retrouve, en rentrant, ses meubles familiers.
L'étendard de l'été pend noirci sur sa hampe.
Remonte dans ta chambre, accroche ton manteau ;
Et que ton rêve, ainsi qu'une rose dans l'eau,
S'entr'ouvre au doux soleil intime de la lampe.
Dans l'horloge pensive, au timbre avertisseur,
Mystérieusement bat le coeur du Silence.
La Solitude au seuil étend sa vigilance,
Et baise, en se penchant, ton front comme une soeur.
C'est le refuge élu, c'est la bonne demeure,
La cellule aux murs chauds, l'âtre au subtil loisir,
Où s'élabore, ainsi qu'un très rare élixir,
L'essence fine de la vie intérieure.
Là, tu peux déposer le masque et les fardeaux,
Loin de la foule et libre, enfin, des simagrées,
Afin que le parfum des choses préférées
Flotte, seul, pour ton coeur dans les plis des rideaux.
C'est la bonne saison, entre toutes féconde,
D'adorer tes vrais dieux, sans honte, à ta façon,
Et de descendre en toi jusqu'au divin frisson
De te découvrir jeune et vierge comme un monde !
Tout est calme ; le vent pleure au fond du couloir ;
Ton esprit a rompu ses chaînes imbéciles,
Et, nu, penché sur l'eau des heures immobiles,
Se mire au pur cristal de son propre miroir :
Et, près du feu qui meurt, ce sont des Grâces nues,
Des départs de vaisseaux haut voilés dans l'air vif,
L'âpre suc d'un baiser sensuel et pensif,
Et des soleils couchants sur des eaux inconnues...
Magny-les-Hameaux, octobre 1894.
Comme une grande fleur
Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
Avec un long sourire où miroitent tes dents...
Je t’enlace ; j’ai comme un peu de l’âpre joie
Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
Tu souris... je te tiens pâle et l’âme perdue
De se sentir au bord du bonheur suspendue,
Et toujours le désir pareil au coeur me mord
De t’emporter ainsi, vivante, dans la mort.
Incliné sur tes yeux où palpite une flamme
Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme...
De ta robe entr’ouverte aux larges plis flottants,
Où des éclairs de peau reluisent par instants,
Un arôme charnel où le désir s’allume
Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.
Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m’en griser,
Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser !
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