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martes, 4 de marzo de 2014

CHRISTOPHE TARKOS [10.636]


Christophe Tarkos

Christophe Tarkos  nacido en Marsella en 1963 y murió el 30 de noviembre 2004, es un poeta francés.

Su poesía es parte de un proyecto global para fortalecer y defender la lengua francesa:
"Yo soy un poeta que defendió la lengua francesa contra su degeneración, soy un poeta que guarda su lengua, por lo que es el trabajo, por lo que es vivir, lo que hace que se mueva."

El poeta francés Christophe Tarkos falleció a consecuencia de un tumor cerebral. Tenía 40 años.

Nacido el 15 de septiembre de 1964 en Marsella, Christophe Tarkos era uno de los representantes más creativos de la última generación de poetas franceses. Fue el fundador de la revista Poézi Prolétèr (con Katalin Molnar) y el codirector de otra publicación, Quadermo.

En los años noventa empezó a publicar libros inclasificables que exploraban las posibilidades e irregularidades del lenguaje. Sus obras más importantes se editaron en Al Dante y en POL (Caisses, 1996; Le Signe =, 1999; PAN, 2000, y Anachronismes, 2001).

Poeta de fluidez e intensidad verbal, Tarkos se presentaba a sí mismo como "fabricante de poemas y lecturas por improvisación". Su poesía en prosa, o prosa poética, estaba saturada de todos los signos y objetos de la modernidad más prosaica y del espíritu de la geometría.-

Obras 

Oui (1996)
La Bâton (1998)
Caisses (1998)
La Valeur Sublime (1998)
Le Signe = (1999)
L'Argent (1999)
Cage (1999)
PAN (2000)
Anachronisme (2001)
Processe (2003)
Écrits poétiques , POL (2008)





cuadrado 21212155578637234251353

Es casi aquí, es, digamos, es casi bueno, a
distancia, acercarse, es bueno, casi, va hacia, eso va
hacia bueno, en lo bueno, eso no es nulo, es eso
casi, va, bien si un poco todavía va, es muy regular
pero, casi, eso es la mitad bueno pero eso va en la
buena dirección, es casi, agarra, pero, va, es si,
bueno, pero, casi eso, delante, detrás, el uno contra,
dentro, sobre la buena vía de hasta casi la mitad de
distancia tiende hacia este todo también bien.





yo barro 

Yo paso la escoba. Eso no es físico. Yo paso la 
la escoba sobre el suelo liso. La escalera sube hacia los cuartos, 
paso la escoba en la pieza. El aire está en la pieza, 
eso no es físico, lento, el silencio se hace día. Yo barro, 
el espíritu llena el aire, eso no es físico, el espíritu está 
en el aire. Paso la escoba, yo no paso la escoba sobre el 
suelo, las escaleras suben hacia los cuartos, el espíritu, 
barro, eso no es físico, ese es el espíritu, ese es el espíritu. 

traducción al español por Lidia Añaños



je balaye 

Je passe le balai. Ce n'est pas physique. Je passe le 
balai sur le sol lisse. L'escalier monte vers les chambres, 
je passe le balai dans la pièce. L'air est dans la pièce, ce 
n'est pas physique, lent, le silence se fait jour. Je balaye, 
l'esprit remplit l'air, ce n'est pas physique, l'esprit est 
dans l'air. Je passe le balai, je ne passe pas le balai sur le 
sol, les escaliers montent vers les chambres, l'esprit, je 
balaye, ce n'est pas physique, c'est l'esprit, c'est l'esprit. 





- yo me agrieto -

Yo busco, me agrieto, las manos me agrietan, es
pintoresco, yo no busco buscar por buscar, yo
averigüo en todas partes, por todas partes, eso cruje,
eso no está terminado, está también recortado
como una partenogénesis, busco todavía en las
fallas y los crujidos, eso revienta por todas partes, busco
otra vez, tengo las manos crujientes, no será fácil de atrapar, pero vale la pena
romperse los sesos para
encontrarlo en todos sus resquebrajamientos, no tiemblo, las
manos crujen, desciendo profundo, si yo desciendo tan
profundo no es por nada, atraparé eso es tan seguro
que crujo por todas partes, yo lo digo.






cuadrado 9947823411745777394584311

El dice yo estaba aquí antes de venir. Yo no había
venido todavía, después vine. El dice que él estaba aquí antes de venir. Al
comienzo yo no estaba aquí todavía porque no había venido, pero al comienzo
yo estaba ya aquí. Un lugar me espera. Mi lugar estaba presente antes de mi
llegada. Yo no venía pero
mi lugar estaba aquí. Yo existía antes de ser. El viene y toma
mi lugar. El dice mi lugar es una serie infinita. El dice yo
estoy ya en todos los lugares de la serie infinita de los lugares dispuestos desde
antes de mi llegada. El dice, yo pre-existo desde la disposición infinita de los
lugares en los cuales vengo
a deslizarme.







Textes

Tue-moi tue-moi ne me laisse pas crever de rien ne me laisse pas mourir sans que personne ne me touche par simple flocalisation ne me laisse pas finir à cause de rien je ne suis pas rien je mérite que tu me tues que tu me poignardes dans le dos que tu m’étrangles que tu m’assassines mais pas de mourir comme ça avec rien dans le dos avec rien en plus avec rien qui m’arrête dans mon élan et ma force je ne veux pas m’arrêter pour rien tue-moi je veux que tu me tues que tu m’assassines je n’ai aucun pouvoir sur ma mort je ne veux pas mourir par mourrissement je suis de la valeur à tuer je suis un élan qui ne s’arrête pas qui ne s’arrêtera pas si tu ne me tues pas dans mon élan mon combat est digne d’un assassinat je suis un combattant tue-moi que je puisse me défendre et te regarder dans les yeux te voir toi le garçon qui va avoir le dessus je me défendrai je perdrai je serai tué par toi qui vas me tuer pour ta raison parce que je suis un vaillant combattant dans son élan en trop tue-moi dans mon élan j’ai l’espoir d’être en trop qu’il faille me descendre me tuer assassine-moi dans le dos avant que rien ni personne ne me tue avant de me voir mourir par dessèchement de laissé toujours vivant pour rien enlève-moi ma vie que j’aime d’homme vaillant ne me laisse pas me dessécher abandonné comme si j’étais rien à ce point qu’aucun assassinat ne m’assassine qu’aucune personne ne m’étrangle qu’aucun garçon ne me poignarde pendant ma combattante vaillance je ne veux pas que ce soit rien je serai mort je mourrai sans raisons je mourrai par le vide.




Caisses éd. P.O.L. 1998

Tout est totalement monstrueux ma face collée à manger est monstrueuse à pommeaux à trous à volonté à s’accrocher à tout s’accrocher est monstrueuse ma bouche ouverte est dégueulasse des ronds d’yeux liquides sont monstrueux clignent la face est monstre de mes miennes narines seules mes narines les deux seules vues les deux seules narines bougeantes mes narines bougent toutes seules mes narines bougeantes sont monstrueuses ce qui sort de mes narines oreilles est monstre monstrueux ma monstrueuse bouche tout est monstrueux ce qui sort des oreilles et des yeux s’échappe dehors est dégueulasse déborde dehors c’est dehors débordé ma haleine est monstrueuse ce qui sort de mes narines qui bouge tout seul est monstrueux et irrespirable des monstres me sort par les yeux me sort par le nez déborde dehors est monstrueux et c’est dehors pense dehors qui pense tout me sort par le nez et par les oreilles dehors a débordé a tout préparé est bien installé pense tout est tout installé tout est dégueulasse débordant dehors pense monstrueusement je mange dehors monstre.





Caisses éd. P.O.L. 1998

Je soulève le couvercle de la théière. La théière est en fer peint de fleurs sur un fond blanc. La théière est en fer-blanc, a la forme d’une cafetière. Je soulève le couvercle de fer-blanc de la théière, je le pose à ses côtés sur la table en bois. Je prends la bouilloire et je verse l’eau bouillante de la bouilloire dans théière en fer ouverte. J’enlève le couvercle, je pose le couvercle, je verse l’eau, je prends le couvercle, je repose le couvercle sur la théière en fer. Je referme la théière en fer qui fume. La théière de thé tiède est pleine d’eau chaude. Le thé dans la tasse blanche a le goût du thé couleur thé. Eclaircie par la tache blanche, la vapeur d’eau et l’eau chaude versée dans la tasse blanche aux bords chauds.Une goutte de thé versée goutte sur le bec de la théière qui verse le thé dans la tasse et glisse sous la gouttière courbée de la théière puis le long de la courbe de la théière de terre et tache la table. Je prends la tasse. Je bois une gorgée de thé chaud. Le thé fait mal au coeur. Je bois une gorgée, je repose la tasse. J’oublie la tasse de thé. J’ai mal au coeur. J’ai soif, je prends la tasse, je bois une gorgée. Je repose la tasse. Le mal au coeur s’adoucit. J’oublie la tasse. Je bois une gorgée de thé, le thé est froid.







Caisses éd. P.O.L. 1998

Les nuages sont beaux, blancs les nuages sont blancs, bleus, les nuages sont beaux, immondes, les nuagent nagent, les enfants font l’amour, lèvent, soufflent, grandissent, passent, ne reculent pas, se retournent, descendent, les nuages nagent, les nuages volent, sont beaux immortels, couvrent tout le ciel, remplissent le ciel, rendent le ciel plus blanc, ne tordent pas, s’élargissent font des nuées, les nuages ne servent à rien, au-dessus de nos têtes, glissent, sont sur le ciel, sont sur les yeux, il n’y a qu’à lever les yeux pour les voir glisser au-dessus de nous les mouvements sont si lents, il n’y a pas de mouvements dans le ciel, les nuages glissent lentement, si lentement les nuages volent, s’enfoncent, il y en a partout dans le ciel, ce qui reste est du bleu, le bleu du ciel, des taches bleues, les enfants sont jeunes et blancs, les enfants sont doux, les enfants sont jolis, les enfants font l’amour, se font l’amour entre eux, sont en train de faire l’amour entre eux, sont jeunes et doux, les taches bleues sont semblables aux taches blanches des nuages les nappes blanches des nuages s’étalent, se sont étalées, sont étalées, prennent la place dans le ciel, couvrent, sont couvrantes, les mouvements sont si lents, les masses blanches changent de forme sans qu’on les voie changer de forme, on ne voit pas, dans les yeux, les nuages sont sur le voile de yeux les nuages voilent les yeux, on ne voit que des nuages, le ciel se referme, ils peuvent couvrir le ciel de nuages [ ...]

( extrait)





La poésie est la pensée humaine.

Le poète est intelligent. Il prépare la pensée difficile.
La pensée est engoncée, dure et pâteuse, le poète la masse, l’amollit, la réchauffe. Il entraîne l’intelligence à sortir de son engourdissement, il entraîne sa tête, les membres de sa cervelle, sa nuque et ses dix doigts à sortir. Il veut se désincruster. Il décortique la bouche et rogne le bras droit de son maître. Il s’entraîne à bouger la tête à l’intérieur de la pensée.





Le poète prépare sa pensée.

L’intelligence ne sort pas d’elle-même. Il masse le crâne, il entraîne sa vision de voir au-delà de ce qui, tari, se colle, séché, dans les plis de la pensée, il déchire son ventre. Il ne se lance pas sans préparation, le poète est intelligent, le poète va entrer dans la pensée difficile. Le poète, mouvant, se déplace dans l’espace, il s’entraîne d’être, pensant, il se pare à translater les images.

Le poète se prépare pour penser.

Il se laisse tomber dans les escaliers, il laisser tomber un filet de sable, un filet de riz fin, un filet de poudre de biscottes écrasées à la masse, il tombe de haut, il laisse échappe les kilos des sacs, il tombe des chaises, tombe des tables, tombe des arbres, il s’abandonne à tomber. La poésie est l’intelligence même, en train de naître.

Le poète crie





      La personne

Prendre un individu de l’espèce humaine.
L’important sera le visage (pour la photo), s’il a un sosie changer quelque peu le visage ; les doigts (pour les empreintes digitales) ; et les dents (pour le cas où l’on retrouverait que la tête)
Prendre un individu de l’espèce humaine qui a toute sa tête ;
(Cela ne se voit pas au premier coup d’œil.)

né ;
vivant ;
qui ne se suicide pas.

S’il se met à mourir
en prendre un autre
cela n’est pas grave.        





      Le destin

Le destin n’est pas notre destin, comment dissocier nous de notre destin comme si nous étions spectateurs étrangers au déroulement d’une somme dont nous serions aussi l’objet-sujet.
Nous n’avons pas de destin.
Nous sommes un destin.
Ce destin que nous sommes est baroque.
Comment le tirer : 
Voir un destin : selon quels découpages ? 
Le destin d’un homme : nous ne saurons jamais ce que de son destin passé il a gardé afin de vivre le destin qu’il vit selon sa mémoire, ses sentiments, son émotion, sa personnalité.
Ce qui se passe : À quels carrefours de flux visibles se trouve-t-il ?

Quel sera le dernier mot de ce cahier pour le cas où vous joueriez au jeu idiot de prendre le dernier mot d’un cahier quelconque pour savoir ce qu’il faut décider dans un moins moins baroque que votre tête ?  

Tarkos, le baroque (cahier), édition Al Dante, 2009, pp. 88, 99 & dos du livre.

Christophe Tarkos dans Poezibao 







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