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viernes, 14 de diciembre de 2012

MONIQUE BESSOMO [8931]


Portrait de Monique Bessomo



Monique Bessomo 
Ergoterapeuta y Escritora. Nació en 1954, en Ekoko, Camerun. 
Inicia sus estudios en la misión católica de Nsimalen. Continua estudiando, en cursos nocturnos, en Yaoundé, y más tarde, en la Escuela de Ergoterapia de Nancy. Ha trabajado en el Centro Nacional de Discapacitados de Etoug-Ebe, en Yaoundé hasta 1996. 
Desde entonces trabaja para la Liga de Solidaridad de Mujeres Discapacitadas de Camerun (LISOFHAC), una asociación que busca la integración social de las mujeres discapacitadas. 

Ha publicado 

"Holà! Enfants d'Afrique" (1991), 
"Tam-Tam de la Démocracie".(1996) y 
"La Balade du Sabador" (2000)




Africa, mi querido país,
de Túnez a El Cabo,
De Gambia a Somalia
Yo estoy en mi país.

Tu eres la patria
Que me atribuyen tus vecinos,
Aunque en tu tierra
Soy ―camerunesa-.
Tu vecina Europa
Me llama ―africana-.
Para tu vecina Asia
Soy africana.
En la lejana América
Yo soy africana.

Esta identidad global
Me honra y enorgullece.
¡Viva mi patria, África!



Mon cher Pays
L'Afrique

Mon cher Pays l'Afrique
De Tunis au Cap
De Gambie en Somalie
Je suis dans mon pays

L'appartenance à toi
M'est attribuée par tes voisines
Alors que chez toi:
"Je suis Camerounaise"!

Pour ta voisine l'Europe:
Je suis Africaine
Pour ta voisine l'Asie:
Je suis Africaine
Pour ta transvoisine l'Amérique:
Je suis Africaine

Cette identité globale
M'honore et j'en suis fière
Vive mon Pays l'Afrique !







Osën

Toi qui cries sur le safoutier
A la nature tu exprimes ta pensée
Sans te préoccuper de ton entourage
Qui avec toi est dans le feuillage.

Chez nous les hommes ce n'est pas pareil
Avant de sortir un son, nous épions environnantes oreilles
Pourtant nous tuons les abeilles
Et du cruel acte nous présentons merveille.

Jamais nos coeurs nous n'étalons
Par crainte de peur nous n'inspirons
Ou de tortueuses interprétations
Nos idées souffriront.

Si comme toi, crier je pouvais
Dans le vent et à haute voix
En exprimant mon abîme avec joie
A tous mes semblables je dirais :

Trop, trop, c'est trop, c'est trop !
Que de cruauté dans les coeurs des humains !
Que de pauvreté sur les bords des chemins !

Trop, trop, c'est trop, c'est trop !
Que de corps jaugeant les humains !
Que d'enfants pleurant sans parents ni consolants !

Trop, trop, c'est trop, c'est trop !
Que de femmes fuyant sans maris sans enfants !
Que de jeunes vaguant avec des coeurs meurtris !

Trop, trop, c'est trop, c'est trop !
Que de méchanceté dans ce monde évolué
Que de misère dans ce monde civilisé !

Je crierai encore plus fort
Utilisant même le cor
Disant :
C'est étonnant qu'en temps 
Moderne
Où coulent
En flots les accords :
Accords de paix
Accords d'entente
Accords de ceci
Accords de cela
Qu'abondent tant
De désaccords !

Eclatements au Nord
Eclatements au Sud
Eclatements à Gauche
Eclatements à Droite !

Accusant timbale
Accusant tribale
Blessures religieuses
Blessures politiques

Dans ce tourbillon
Que dites-vous Unions ?
Et vous Unités ?
Etes-vous dépassées ?
Ou simplement fatiguées ?

Les entrailles explosant
Je demanderai directement :

Alors Nations Unies
Alors Unité Africaine
Etes-vous ébahies
Ou simplement surprises ?

Si tel est le cas
Changez le pas
Révisez vos façons
Revoyez vos patrons :

Non
Plus d'ourdis
Plus de comédies.

Au lieu de donner du pain
Eteignez l'étain !
Au lieu de couler du mercurochrome
Arrêtez le chrome !

Tout cela je ne le peux
Qu'à mon intérieur !
Pourtant je m'étouffe et je m'en veux
De ne pouvoir faire mieux.

Nous les hommes
Sommes tous hypocrites
Par la conformité même 
De notre nature stricte
C'est pour cela
Que nous vous mangeons
Tes semblables et toi.

Si le chasseur avec son arme arrivait
Sais-tu dans quelle rive tu te retrouverais ?
Certain que ce soir tu serais
Dans un plat, et bien rôti
C'est regrettable, mais c'est ainsi
Cher Osën, mon ami !





Mon handicap 

Mon handicap, je ne l'ai pas cherché
Mon handicap, je ne l'ai pas acheté
Mon handicap, je ne l'ai pas choisi.

Il est venu sans me prévenir
Il est venu sans m'avertir.

Il est tombé des cieux
Il a surgi en feu
De brousse
Sans laisser temps d'avoir frousse.

Il m'a fait souffrir
Il m'a fait pleurer
Il m'a fait rougir
Il m'a fait crier.

Je l'ai nié
Je l'ai caché
Jamais je ne l'ai oublié

Pourtant j'ai souhaité le cacher
Mais dans sa réalité
Mon handicap m'en a empêchée.

Par mon handicap, j'ai connu la honte
Par mon handicap, j'ai été chosifiée
Par mon handicap, j'ai été repoussée.

Mais alors ce serait péché
De me contenter d'évoquer
Des douleurs endurées
Juste ciel, ne me fais pas l'oublier !

Parallèlement
Souvenirs aidant
J'ai découvert une qualité
Dont la nature humaine est fière :

J'ai connu des femmes dévouées
J'ai connu des hommes voués
A la vie;
Des hommes et des femmes
Sacrifiant leurs vies
Pour sauver une vie.

Sur ma couche de douleurs
Mon handicap devenait toute lueur
En compagnie d'autres lueurs
Transformant toute douleur !

Vaguant dans la nature en douleur
En quête d'abondantes lueurs
Transformant d'abondantes douleurs
En lueur.

Par cette clameur
J'attends que douleur
Souvent cache lueur.

Découvrir telle lueur
Dans un monde en douleur
Est trouver du bonheur...
Et vous rendrez tout douceur !

Tout cela je l'ai connu
Par mon handicap
Je ne vous en dis pas plus !

Sept-Oct 96.




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